Ils nous permettent de courir, de sauter, d’escalader, de nager ou tout simplement de marcher.
C’est par eux que nous touchons la terre, ils peuvent aussi nous élever au ciel !
C’est un système articulé et déformable. Le pied contient 26 os. Ils forment des arches, d’où l’apparence creuse de la voûte plantaire. Ligaments, tendons et muscles participent à la constitution de ces arches ce qui leur confère une grande élasticité.
16 articulations, 107 ligaments et 20 muscles (intrinsèques, c’est-à-dire sans compter les muscles de la jambe se terminant dans le pied).
Cette organisation complexe lui confère à la fois la souplesse et la rigidité qui lui permettent d’assurer ses 2 fonctions contradictoires, mais toutes 2 indispensables à la stabilisation:
- Amortissement : grâce à son squelette, il amortit le poids du corps qui est réparti sur la plante du pied grâce aux arches.
- Propulsion : en utilisant les arches du pied comme tremplin, le pied propulse le corps en avant durant la marche ou la course.
Le pied n’est pas isolé du reste du corps par une séparation invisible. Si cette belle mécanique se dérègle, les conséquences peuvent être nombreuses, au niveau du pied, mais également aux étages sus-jacents (genoux, hanches, dos).
Etant en contact avec le sol, le pied est effecteur mais aussi et surtout capteur sensoriel, une véritable « rétine tactile ». Ils sont capables de coder les informations de douleur, de force, de pression, de cisaillement, de discrimination, et de qualité du support (texture, dureté…), de manière extrêmement fine et précise.
Par exemple, lorsque le mât humain s’incline dans une direction, les capteurs plantaires perçoivent l’augmentation de pression sous la zone plantaire vers laquelle le sujet s’incline. Afin d’assurer l’équilibre, le système nerveux réagit en mettant en jeu les chaînes neuro-musculaires permettant de recentrer le sujet.
Ce sont nos informations plantaires qui nous permettent de garder l’équilibre (dans cette situation).
On peut donc dire merci à nos pieds, et en prendre soin, car ils jouent une part importante dans la fonction d’équilibre au quotidien, et ce, de manière automatique, sans que nous nous en rendions compte.
Le mépris pour le pied est très socio-culturel. On remarquera l’importance accordée à juste titre au pied par d’autres civilisations qui ont compris empiriquement et intuitivement l’étendue de son rôle, non seulement mécanique, mais aussi neurosensoriel.
Chez les hindous, on dit de nos orteils, comme de nos cheveux, qu’ils sont des branchements avec ce qui nous dépasse – ce que l’homme peut voir du ciel, ou plus exactement ce qu’il peut en percevoir au-delà de ce qu’il ne peut voir. On pourrait dire que nos pieds sont nos branchements cosmiques.