Qu’il s’agisse de sa taille, de l’épaisseur de son cartilage ou de sa résistance, le genou est l’articulation de tous les superlatifs, surpassant toutes les autres connexions mobiles de notre squelette.
Il relie le fémur (le plus long os du corps) au tibia (le 2ème os le plus long du corps).
C’est une articulation mobile ; elle a la plus grande amplitude de flexion de tout le corps : 180°.
Un bon genou doit être aussi stable. Il absorbe le poids exercé par le tronc, les membres supérieurs et la tête (une pression qui peut représenter, lorsque nous nous déplaçons, 4 à 5 fois le poids de notre corps)
On pourrait se représenter le genou comme 2 pyramides dont les bases se feraient face :
- le fémur dont la partie inférieure se termine par 2 apophyses arrondies (les condyles)
- le tibia avec une partie supérieure plate, le plateau tibial (muni de 2 glènes)
Les apophyses du fémur sont capables de rouler sur le plateau tibial, mouvement qui est au cœur du mécanisme articulatoire du genou.
Il y a 2 compartiments :
- Interne : condyle interne et glène interne
- externe : condyle externe et glène externe
On peut se représenter les condyles comme 2 pieds posés sur le plateau tibial !
Les surfaces du fémur et du tibia qui se retrouvent alors en contact sont recouvertes d’une substance lisse et élastique : le cartilage. Il se présente sous la forme de couches dont l’épaisseur peut atteindre 5mm. Le cartilage sert de couche tampon déformable et permet aux surfaces de l’articulation de glisser l’une contre l’autre presque sans frottement.
2 structures en forme de croissant de lune, constitués de cartilage particulièrement riche en fibres et dont la forme est stable, amortissent une part considérable des énormes forces qui agissent sur ces surfaces.
Ce sont les ménisques.
Ils glissent lors de la flexion, chassés vers l’arrière et lors de l’extension, chassés vers l’avant. Ils recouvrent ainsi constamment de manière exacte les zones respectivement en contact.
Le fémur n’est pas à l’aplomb droit du tibia. L’angle entre le fémur et le tibia n’est pas complètement à 180°. C’est le valgus physiologique. Celui-ci varie d’une personne à une autre. On peut avoir les jambes en X (valgum) ou en O (varum).
Qu’elles soient naturelles ou acquises, les mauvaises positions des membres conduisent à une répartition déséquilibrée de la pression dans le genou. Du fait du valgus physiologique, le genou (vu de face) est donc naturellement « courbé ». Le fait d’amener de la charge sur une structure courbe, va l’accentuer.
- chez les personnes avec les jambes en X, le poids du corps pèse de manière accentuée sur la partie extérieure de l’articulation ( des lésions du ménisque et l’apparition d’une arthrose en sont souvent la conséquence).
- chez les personnes avec les jambes O, les parties intérieures du genou portent la majeure partie du poids du corps avec les mêmes conséquences.
Dans l’appui unipodal, on peut avoir une charge, sur le genou porteur, inégalement répartie sur le compartiment interne ou externe.
Un ménisque peut se fissurer (ce petit bout se balade comme un caillou dans une chaussure. Le condyle appuie sur ce « grain de sable »). Un ménisque usé ne s’entend pas car il n’est pas innervé. La zone devient douloureuse lorsque le tissu est déjà fortement endommagé (par exemple lorsque la couche de cartilage est si élimée que l’os finit par se retrouver à nu).
L’articulation est entourée de la capsule (manchon fibreux). Elle suit le cartilage et s’attache au voisinage des structures articulaires.
Elle contient un liquide : la synovie. C’est un fluide visqueux formant une pellicule sur les faces internes de la capsule articulaire :
- il lubrifie l’articulation afin de réduire la friction et absorber les chocs,
- il fournit l’oxygène et les nutriments aux chondrocytes du cartilage articulaire,
- il élimine ces derniers du dioxyde de carbone et des déchets métaboliques (le cartilage est un tissu avasculaire, il ne possède pas de vaisseaux sanguins qui accomplissent ces tâches).
C’est important que la synovie puisse circuler partout. Le mouvement est primordiale à sa production et sa sécrétion.
C’est le cartilage, couplé au liquide synovial qui permet aux apophyses du fémur de rouler sur le plateau tibial ; il facilite aussi le glissement de la rotule vers le haut et le bas.
Autrement dit : sans cartilage, nous pourrions à peine nous déplacer !