La respiration, c’est la vie.
Mais combien d’entre nous ont conscience de cette respiration, de cette fantastique capacité à vivre !?!
L’oxygène ne peut être stocké par le corps : il faut donc respirer sans cesse, jour et nuit.
La respiration d’oxygénation est un mouvement automatique, qui se passe d’apprentissage. On entend parfois dire que « respirer ne s’apprend pas, on a toujours respiré sans apprendre ».
Ainsi, dans certaines techniques, on est parfois pour l’abstention de toute consigne respiratoire pendant l’exercice, sur la base du fait que « seule, la respiration spontanée peut bien s’accorder avec le mouvement ».
Inversement, dans d’autres techniques (par exemple dans le yoga), la respiration fait l’objet d’un apprentissage à part entière.
L’être humain est le seul animal à pouvoir modifier volontairement sa respiration. Le geste respiratoire est un acte sur lequel on peut largement intervenir, de façon consciente et volontaire, en le variant de très multiples façons, avec des répercussions à beaucoup de niveaux.
Malgré l’importance qu’elle revêt, l’apprentissage de la respiration n’est pourtant pas enseigné aux plus jeunes. La plupart des adultes prennent conscience de leur souffle, soit au détour d’un problème de santé ou lorsqu’ils commencent à pratiquer le chant, l’apnée, le yoga, la méditation…
Pourtant, une mauvaise respiration a des répercussions sur la santé : troubles psychosomatiques, tensions et douleurs diverses, dont maux de dos, troubles digestifs, retour veineux difficile… Mal respirer occasionne une sous-oxygénation du cerveau, ce qui peut générer des problèmes de fatigue, de mémoire ou de concentration. Sans oublier nos émotions qui accompagnent un rythme respiratoire spécifique. Elles modifient notre respiration et réciproquement.
Tout le travail des postures permettra de développer et d’assouplir la cage thoracique qui, devenant plus mobile, va augmenter de façon considérable la capacité à allonger la respiration à l’expiration comme à l’inspiration.
Au-delà de l’harmonisation de la respiration, facilitée par un certain nombre de pranayama (prana : souffle et ayama : contrôle) bien codifiés, il est demandé aux yogis, dans sa progression personnelle, d’aller vers un moment où ce n’est plus lui, avec sa volonté personnelle, qui s’efforce de respirer, mais où il « est respiré », un moment où apparaissent spontanément des suspensions d’air à plein ou à vide.
La première condition pour arriver à cet état-là sera de déposer, d’abandonner, de se défaire sur le temps d’expiration pour être à même de recevoir.
Lorsque le souffle s’arrête, le mental s’immobilise et s’ouvre à autre chose, au « tout autre ».
Lorsque nous comprenons jusqu’à quelle profondeur la respiration pénètre le psychisme, nous comprenons aussi pourquoi il faut impérativement l’approcher avec intelligence et prudence, sans jamais vouloir brûler les étapes.
Surtout dans la pratique puissante des pranayamas qui induisent des hyperventilations, des apnées prolongées, des respirations très rapides qui modifient les gaz du sang (tétanisation, crises de spasmophilie et d’angoisse…). Ne jamais hésiter à ralentir les rythmes pour rester dans une zone de confort.
N’oublions pas que maîtriser, c’est avoir la bonne connaissance de sa matière. Etre un maître signifie avoir maîtrisé la technique de façon à pouvoir s’en détacher.